DOMINIQUE NOGUEZ
À partir du milieu des années 70 le cinéma expérimental français tournait autour de deux pôles universitaires, l'un à Paris 8 avec Claudine Eizykman et Guy Fihman, et l'autre à Paris 1 ou enseignait Dominique Noguez. Les deux premiers furent des étudiants de Jean-François Lyotard et étaient proches du cinéma structurel américain, de Paul Sharits et d'Ernie Gehr en particulier. Dominique Noguez se sentait plus proche d'un cinéma du corps qui relevait de la performance artistique, de la danse ou de l'expression de la minorité homosexuelle. Entre les deux une rivalité s'était rapidement installée qui aboutit à l'échec de la tentative menée par le ministère, en 1979, de fédérer les groupes afin de débloquer des financement pour le cinéma expérimental français.
Une vingtaine d'années après ces péripéties universitaires, moi qui fut l'étudiant d'Eizykman-Fihman, donc de l'autre pôle, je lui proposai un entretien sur le cinéma expérimental et sur son œuvre d'écrivain. Il y révéla une véritable ouverture d'esprit, une grande amabilité et pour le moins une disponibilité sans faille.