EL MARGEN DE INDEFINICION
El margen de indefinicion a été tourné à Calvi et à Bonifacio, en Corse. Ce n'est pas pour autant un film sur la Corse ni qui prétend en dire quelque chose. Ce dont il est question c'est de créer des images particulières, des îles d'images, qui seraient à une vue quelconque -de la Corse en l'occurrence- ce qu'une île est au continent. Donc, de ce point de vue particulier, ce film dit quelque chose de l'insularité, mais rien ou très peu de la Corse en particulier.
Ces îles d'images sont aussi bien des planètes entourées de ciel, comme une île est entourée d'eau, et dont la construction est telle qu'elle ne présente pas de direction privilégiée. Ces planètes ou ces îles construites en images ont des côtes, une ligne de bordure, et leur gravité oriente la verticalité vers le centre. Ainsi les personnages sur la tour ont aussi bien pour le spectateur la tête en bas et le point d’où on les voit est indéfini : ils sont possiblement à la fois vus de haut et d'en bas, de face ou de dos et sont eux-mêmes des spectateurs.
Comme la Corse est l'île de beauté, j'aimerais que mes îles soient celles du sublime au sens où la signification première de sublimis est « qui va en s'élevant » ou « qui se tient en l'air ». J'aimerais que ces îles tiennent toutes seules en l'air, mais il faut pour ça que leurs éléments s'assemblent par un effet de gravité. C'est la manière dont ces îles sont construites qui, il me semble, le permet. Autrement, on peut faire de la fiction, ça fait aussi tenir ensemble les éléments d'un film, mais par un élément extérieur aux images. C'est une solution moins élégante :o
Ces îles d'images ont été construites avec After Effects, un logiciel de compositing que j'ai beaucoup utilisé pour La Grande Celeste.