PASCAL-SAN

13 Juillet 2017, 00:15

Même s'il reflète une période de ma vie, celle de mon passage du DV au HDV (c'est important, non?), Pascal-san n'est pas vraiment un journal filmé. Les images ne s'arrangent pas selon la chronologie des événements mais selon des rapports souterrains, parfois voilés, parfois clairs, entre les signes, les mots, dans le passage des couleurs ou des mouvements d'une image à ceux d'une autre, entre les plis et replis de ma mémoire, entre les enchaînements d'actions indépendantes, entre les similitudes d'autres actions, ou encore entre les sentiments que ces images suscitent. La période d'une dizaine d'année (1996-2006) pendant laquelle les plans ont été tournés est saisie d'un bloc, celui des images qui me restaient de mes voyages et de mes rencontres, que je stockais dans un but alors incertain.

En fait, il s'agit quand même d'une histoire, celle d'un gars qui monte un film à partir de toutes ces images et qui essaye de montrer qu'elles tiennent ensemble, qu'elles forment un tout. Ce cadre, celui du monteur devant ses images, est rapidement posé au départ et revient vers la fin du film. Pour autant je ne voulais par réaliser un film sur le film, ce n'était pas mon propos, mais juste mettre l'accent sur ce qui le constitue : un processus d'accumulation d'images sur une longue période, dont les affinités et la cohérence m'apparaissaient à mesure que je les tournais. Qu'est-ce qui liaient ensemble ces images ? C'est l'énergie et l'importance que je mettais à les tourner, la volonté de construire seulement des images et pas les éléments d'un discours ou d'une histoire, et ce sont elles qui me construisaient : Pascal-san.

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