PRAGUE NOIRE COUSUE D'OR
Je marche (ça marche) sur le Pont Charles de Prague, en sifflotant une petite musiquette lancinante pour ne pas être perdu tout seul dans le noir. Plus loin un couple se quitte.
Les points, les traits, les globules colorés entourent les visions nocturnes de Prague, se fragmentent, s'en échappent parfois, mais y restent le plus souvent accrochés, dans un processus qui prend une allure organique. On se retrouve finalement ou l'on ne croyait pas être, au pied de la Tour Eiffel. Ou pas.
C'est de forces dont ces segments ondulants, ces fourmillements de particules ou ces surfaces globuleuses sont les images. Les formes des architectures sont des seuils, et les formes ultimes sont celles qui suivent les forces jusqu’où elles irradient. Mais ces forces, il faut les donner à voir, elles sont cachées, comme le réseau que forment les ruelles et les passages entre deux grandes artères de Prague, dont seul le promeneur attentionné fait l'expérience.
Ce sont les figures architecturales elles-mêmes qui déterminent les mouvements et les longueurs des éléments irradiants. Une fois paramétré, l'effet se place de lui-même et agit par lui-même sur les images, sans aucun autre critère esthétique ou graphique, laissant ainsi le décor urbain irradier jusqu'où il peut.